Réforme des Hôpitaux

Publié le par Yan Pol

Une autre réforme ?

 

 

Une fois de plus un ministre veut attacher son nom à une réforme des hôpitaux. Tout comme dans l’Education Nationale, chaque gouvernant aime mettre son nom dans le marbre des lois.

Je suis entré dans le monde hospitalier en 1986 au sein du CHRU de Rennes. C’était une sorte de continuité familiale, puisque que mon père a travaillé comme agent des services hospitaliers puis comme ambulancier de 1964 à 1998.

 

La seule vraie réforme que j’ai ressentie est celle où, l’on a parlé d’humaniser les hôpitaux, à l’époque de Michèle Barzach.

Et l’humanisation a disparue. Depuis les patients sont devenus des clients, les 35heures ont amenés de grosses difficultés d’organisation de travail, la fermeture des petites structures a entraînée des surcharges dans les structures moyennes…

 

La réforme BACHELOT :

 

« La ministre veut rationaliser l’organisation des hôpitaux et leur donner une meilleure santé. »

 

Rationaliser les hôpitaux ? C’est une nouvelle organisation dans les secteurs sanitaires et fermer, une fois de plus, des structures moyennes pourtant tant utile à des soins de proximité.

 

« Chaque établissement aura désormais un vrai patron unique, décidant de son budget sans avoir recours à un conseil d’administration, celui-ci devenant désormais un simple « conseil de surveillance » (qui ne sera plus forcément présidé par le maire de la ville). »

 

Ce conseil de surveillance ne sera plus la force de contrôle qu’était le CA. Que devient le travail des élus municipaux, des forces syndicales ? Comment seront perçus les usagers dans ce conseil ?

Le travail des élus : il ne pourra plus être reçu comme un vrai travail de terrain, proche de chaque habitant de sa ville qui est  un usager de l’hôpital en puissance.

Les syndicats : c’est toute la politique gouvernementale qui est montrée dans ce point de réforme. Il n’y aura plus de dialogue social dans les hôpitaux. Les syndicats n’auront plus la force de mettre en avant les difficultés des personnels.

 

« Autre orientation, le rapprochement des établissements, par la création de « communautés hospitalières de territoire » : Roselyne Bachelet affirme qu’aucun hôpital ne fermera, mais certains se spécialiseront et d’autres perdront des services, pour optimiser les fonctionnements. »

 

Si Carhaix ne s’était autant battu, la réforme aurait démontré que les fermetures existent bel et bien.

La spécialisation des hôpitaux entraînera des charges supplémentaires, je pense en particulier aux coûts des transports.

Et comment dire quels services vont fermer ? Sur quels critères ? Pas ou peu de réponse du ministre.

 

 

« Agences régionales de santé (ARS), grande nouveauté et pilier de cette réforme. Présidées par les préfets de région, dirigées par des personnalités nommées en Conseil des ministres, ces ARS auront pour rôle de coordonner l’ensemble des politiques de santé (hôpital, médecine de ville, maisons de retraite, médico-social) et de superviser la prévention et la sécurité sanitaires de leur région. Elles regrouperont les 8.000 agents des DDASS (directions départementales des affaires sanitaires et sociales), DRASS (directions régionales), ARH (agences régionales hospitalières), assurance maladie, etc… »

 

Un échelon supplémentaire, alors que le Chef de l’Etat préconise la simplification des services publics.

De plus, l’Etat surveille lui-même, ce que pourrait mieux contrôler les Régions : leur santé, leurs hôpitaux…

L’Etat, et rien que l’Etat, dans tous les échelons de la politique de santé : DDASS, DRASS, Assurance Maladie…

 

« L’hôpital, ce n’est pas une entreprise, c’est un service public », a assuré Mme Bachelot hier en présentant cette réforme, dont l’un des axes s’intitule « Des hôpitaux tournés vers l’avenir ».

Un service public ? A quel coût ? Ce sont les usagers les plus faibles qui paieront la note… Ce n’est pas une entreprise ? Permettez moi de reprendre ce que je disait en introduction : on ne parle plus de patient mais de client !

Si cette réforme, qui ne trouve pas grâce à mes yeux, se dit tournée vers l’avenir… Alors cet avenir n’est guère reluisant.

Les petits hôpitaux fermeront ou deviendront tellement spécialisés qu’ils fermeront, les patients n’auront plus le choix de leur hôpital, des surcoûts en matière de transport, de prise en charge telle que l’accompagnement d’enfants hospitalisés et dont les parents ne pourront pas rester près d’eux (les pièces jaunes ne font pas tout !).

Cette réforme n’apporte que de grosse difficultés et je souhaite bien du courage à l’ensemble des hospitaliers (de l’agent au médecin), courage aux forces syndicales et aux municipalités qui ne pourront plus qu’avoir un simple regard sur ce qui est important dans les villes : leur hôpital !

                                                                                                                                     

 

 

Publié dans Politiquement correct

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